L'aventure du Mont Ventoux

Fortement influencée par l'Italie et l'Espagne, la cuisine provençale se distingue de la cuisine française plus classique. Bénéficiant d'une abondance d'ingrédients naturels qui s'épanouissent dans la région, la Provence est inégalée pour la fraîcheur de ses produits et la variété de ses plats. Qu'est-ce qui résume le mieux les saveurs de la cuisine provençale que les herbes de la région ? Romarin, marjolaine, basilic, sarriette, thym et bien d'autres plantes aromatiques, vous serez éveillé à leur présence non seulement dans les plats mais aussi dans l'air au fil de votre promenade. Et les tapenades ? Elles se marient très bien avec la fougasse, un pain plat aux herbes, aux figues, aux olives et aux noix. Nous aimons la tapenade originale à base de câpres, d'olives noires et d'anchois, mais pourquoi ne pas essayer la myriade d'autres options et découvrir votre propre favori ?

Vous trouverez ci-dessous un magnifique article de Bas Steman dans Soigneur sur le Géant.

Le peloton s'éloigne dans le lointain. Une ombre solitaire se dessine sur l'horizon aride et balayé par le vent. La route serpente jusqu'à une tour blanche. Atteignez-la et vous embrasserez l'immortalité. Vous rayerez un autre classique de votre liste. Tous les meilleurs coureurs ont lutté ici. Le Mont Ventoux est au cyclisme ce que le stade de Wembley est au football.

La menace de la montagne ne peut pas être saisie par des statistiques, bien qu'elles soient impressionnantes, avec plus de 20 kilomètres d'escalade, de 300 mètres d'altitude à 1 900 mètres, et de longues pentes à plus de 12 %. Même les pros souffrent. Mais on peut souffrir n'importe où. Dans les Alpes et les Dolomites, il y a des montagnes de même ampleur, mais le Mont Ventoux est l'ascension mythique. Pour apprivoiser le Ventoux, il faut le voir comme plus qu'une montagne. On ne peut pas le réduire à un profil d'altitude, à une promesse d'acide lactique. Un taux de 7,7 % ne dit pas grand-chose. Le Mont Ventoux a une histoire, un passé. C'est presque un personnage en soi. Ses histoires sont tissées dans l'ADN du cyclisme. Chaque kilomètre est un nouveau chapitre.

Le Mont Ventoux se dresse seul dans la campagne, régnant sur la terre comme s'il s'agissait de son royaume sacré. Il flirte avec le statut du Fuji et du Kilimandjaro. Depuis que l'homme a couché ses pensées sur le papier, il lui a témoigné sa fidélité. Pendant des siècles, on a parlé d'un dieu qui vivait au sommet du Ventoux et qui inspirait la crainte. Il résistait aux tempêtes et aux chaleurs torrides. Les loups parcouraient ses pentes, à la recherche de nourriture. Peu de gens étaient assez téméraires pour s'attaquer à la "Scala Paradisi". Le poète Pétrarque, qui défia les frontières avec son amour, fut l'un d'entre eux. Il a raconté son expérience en 1336.

"POUR RÉUSSIR, LA VOLONTÉ NE SUFFIT PAS, IL FAUT LE DÉSIR.

Aujourd'hui, il y a une route, un ruban d'asphalte drapé sur le flanc chauve de la montagne. Et tant qu'il y aura une route, les gens l'escaladeront à vélo. Le Tour est arrivé pour la première fois sur le Mont Ventoux en 1951. Le peloton part de Malaucene vers le paysage lunaire et gravit le versant nord de la montagne, encore plus périlleux que l'ascension vers le sud. Lucien Lazaridès est le premier à atteindre le sommet. Le directeur du Tour, Jacques Goddet, écrit : "Sous un ciel brûlant, les vastes plaines de cailloux blancs détachés qui forment les pentes désertes du Mont Ventoux ont servi de théâtre à un acte du 58e Tour de France."

Un an plus tard, le Tour revient, mais cette fois par le sud, en passant par la ville de Bédoin. Village de vignerons provençaux, où l'on cultive traditionnellement le grenache et l'abricot, Bédoin aurait été oublié par le temps si le Tour ne s'était pas attaqué au Mont Ventoux. Le vélo redonne vie au mythe. On ne parle plus de dieux ni de loups. La chaleur, l'absence d'ombre et l'air vide poussent les coureurs dans leurs derniers retranchements. Mallejac a roulé jusqu'à l'absurde. En 1955, Kubler termine l'ascension en parlant en langues. Charly Gaul ramène le record à une heure et deux minutes en 1958. À partir de Bédoin, un faux plat accueillant monte à travers les vignobles. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Celui qui veut faire un bon temps peut gagner une minute ici. Mais celui qui n'est pas sûr de pouvoir affronter le Ventoux a tout intérêt à garder la poudre d'escampette. Après cinq kilomètres, juste après le premier virage à gauche, l'escalier du paradis s'élève. Les arbres deviennent plus denses, la route plus petite. Elle épouse les falaises, sans jamais offrir de répit. Dix kilomètres à dix pour cent sont suivis de sept kilomètres à sept pour cent, puis la route s'élève à plus de onze pour cent.

En plein été, la route est parcourue par une procession de cyclistes - des pèlerins à vélo, à la recherche de la grâce. Chacun suit le même chemin à sa manière. C'est un acte de confirmation personnelle. Le Ventoux est une histoire qui se déroule en permanence et sur laquelle chacun peut inscrire son propre mythe. Celui qui l'emprunte traverse l'histoire. Film après film imaginaire s'ajoute au montage. Entre vos cils, vous voyez passer Anquetil, les yeux creusés. Merckx se bat pour respirer. Armstrong danser sur les pédales. Et puis, il y a le grand Italien, Eros, du nom du désir. Non grimpeur, il a quelques minutes d'avance, juste assez pour remporter le prix.

Quiconque s'efforce de vivre pleinement sa vie est voué à frôler la mort. Entre les arbres, là où, sur dix kilomètres, la route monte à dix pour cent, elle s'insinue derrière vous. Elle vous mord les jambes, vous ronge la rate. Si vous vous enfoncez trop ici, vous mourrez sur la lune. Juste après le Chalet Reynard, c'est le vide. La montagne vous trompe. L'air raréfié, la chaleur et le vent conspirent contre vous. Au-dessus, les pierres calcaires tourbillonnent. Vous vous appuyez sur les pédales, vous vous effondrez. La tour blanche est plus loin que ne le laissent croire vos yeux. À votre droite, un monument se dresse. C'est ici, en juillet 1967, que le coureur portant l'Union Jack sur les épaules a laissé sa vie derrière lui dans le Tour. La gloire, la chaleur, la déshydratation, la folie l'ont tué.

Le dernier kilomètre est impitoyable. Comme l'a écrit Pétrarque, "pour réussir, la volonté ne suffit pas, il faut le désir".

Un dernier virage vicieux à droite, quelques mètres de plus, et voilà la ligne blanche. Dès que vous l'avez franchie, votre roue coche un nouveau point sur votre liste de choses à faire.

Le récit de Bas relate son expérience de l'ascension depuis Bédoin, mais il y a en fait 3 façons de gravir la montagne. Vous trouverez ci-dessous les profils d'élévation de ces trois ascensions. La "classique" est l'ascension depuis Bédoin, qui est la façon dont le Tour de France gravit généralement la montagne. Cependant, les deux autres ont aussi leurs mérites et notre week-end Mont Ventoux vous donne l'occasion de les faire.

L'ascension par le versant nord se fait depuis Malaucene et est, à notre avis, d'une difficulté équivalente à celle de l'ascension de Bédoin. Alors que l'ascension de Bedoin se fait à travers les arbres jusqu'au Chalet Reynard, l'ascension de Malaucene est beaucoup plus ouverte avec des vues étendues sur les Alpes au loin. L'ascension dite "facile" se fait depuis Sault et est sans doute la plus pittoresque. Faites les trois en une journée et vous pourrez rejoindre le club des Cingles.

Profil altimétrique de l'ascension de Bedoin

Profil d'altitude de l'ascension de Malaucene

Le profil d'élévation de Sault